« Maman,

Je t'écris cette lettre en me disant que tu ne la liras peut être jamais, que peut être qu'un jour, je te l'enverrai mais pour le moment, je sais qu'elle restera bien rangée dans le tiroir de ma table de nuit. A vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi j'écris. Peut être que c'est simplement pour tout laisser sortir. Il y a certaines choses que je voudrai que tu saches, car quelque part, je n'ai pas eu le temps de te les dire.
Tu sais, tu es la plus belle personne que j'ai jamais rencontré et quelque part, je me dis que c'est toi qui a gagné. Peut être qu'il n'a pas voulu de toi, peut être qu'il t'a abandonné alors que t'étais enceinte. Deux fois. Mais tu peux te dire que tu as gagné car tu as connu la vraie vie. A chaque fois, tu as su te relever et t'as toujours fais du mieux que tu pouvais. Si Briséis et moi même sommes comme ça aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à toi.
J'aimerai te parler également de ce jour où nous sommes devenues des Grimaldi. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Tu étais là, sur le canapé à nous regarder tour à tour avec Briséis. Je crois que je ne t'avais jamais vu autant bouleversée. Mais encore une fois, tu as su te montrer forte et plus que présente pour elle. Tu sais, je n'ai jamais supporté la voir comme ça. Je n'ai jamais supporté l'idée qu'on ait pu la traiter de cette façon. Tu m'as transmis un sens de la famille tellement extraordinaire que j'en arrive au point de ne pas supporter qu'on vous fasse du mal. A vous deux. Je tenais également à ce que tu saches que si j'ai pris la décision de devenir une Grimaldi et que si j'ai poussé Briséis à faire de même, c'était à contre cœur. On ne devait absolument rien à cet homme mais c'est pour elle que je l'ai fais. Tu sais autant que moi qu'on devait la protéger. Il fallait qu'elle soit en sécurité et c'était la seule alternative. Néanmoins, je resterai une Desfleurs, quoi qu'il arrive.
Quand on est arrivées à Santa Clarita, je n'avais qu'une envie. Revenir en France. Les appels réguliers qu'on se donnait et qu'on a d'ailleurs encore sont importants. Ils entretiennent ce qu'on partage mais je sais que jamais, je n'oserai te le dire. C'est ça qui est facile avec l'écriture. Par écrit, j'arrive à tout dire et à tout transmettre. Il y a cependant quelque chose dont on ne t'a jamais parlé et malgré mes 20ans d'expérience, c'est quelque chose que je m'interdis de te dire pour le moment. Tu es trop loin pour t'inquiéter pour nous et tu l'as assez fait pendant plusieurs années. Un soir, on sonna a la porte. Une femme entra, prétextant être une professeur de l'université de Briséis. Lui disant qu'elle n'était pas encore là, elle avait insisté pour l'attendre. Seulement, quelques instants après, à son arrivée, la femme me menaça et m'attacha. En réalité, elle était la mère du garçon sur lequel Bee avait tiré. J'étais sur le point de mourir maman. Ce n'était qu'une question de minutes. Et tu sais quelle est la dernière chose à laquelle j'ai pensé ? A toi. J'ai eu très peur et je me disais que je n'avais même pas eu le temps de te dire à quel point je t'aime. Heureusement, un ami à nous était arrivé à ce moment là et réussit à s'interposer. Tu vois, parfois, je me dis qu'on ne mérite pas certaines choses qui arrivent. A la fin, tous les deux étaient morts et il ne restait que Briséis et moi. Je l'ai mal vécu et encore aujourd'hui, il m'arrive d'avoir du mal à m'endormir. Tu sais, les semaines qui suivirent, je n'avais plus d'appétit et j'en inquiétais plus d'un. J'avais la peur au ventre et le traumatisme, encore en moi. Je m'inquiète aussi pour Bee car depuis ce qui s'est passé en France, sa peur n'est pas partie et je sais qu'elle en souffre. Elle essaye de ne pas le montrer mais je la connais par cœur. Quant à moi, je suis devenue son inverse. J'ai tellement peur de me retrouver abandonnée que je suis toujours entourée. Entourée ne veut pas dire attachée. Je n'aime pas vraiment l'attachement. Et tu me connais, je suis très indépendante. Je ne sais pas si tu serais fière de moi à l'heure qu'il est. Je n'ai jamais été le genre de fille à faire n'importe quoi. Pourtant, depuis cette nuit là, il m'arrive de sortir toutes les soirs et ne pas récupérer mon sommeil. Il m'arrive de me laisser séduire par des hommes qui réfléchissent avec autre chose que leur cerveau. Et il m'arrive surtout de passer à coté de ma chance lorsqu'un homme bien ose s'aventurer vers moi. Je crois que la peur est devenue mon plus grand problème. Je sais qu'un jour, j'y arriverai et je surmonterai tout ça. Seulement, pour le moment, c'est un peu trop tôt.

Je suis désolée maman. Merci pour tout ce que tu as fais pour nous, pour moi. Je t'aime, si tu savais.

Neela.»

• Age: 17 ahah
• Commentaire: Qui aurait le culot de prendre Annalynne à ma place ?
• Présence: A peu près tous les jours.
• Code: