COBAYN ❀ back in black.

Date d'inscription : 21/05/2011 Age : 22 years old.

AVERY EMERSON COBAYN

Tout le monde n'a pas la chance de choisir son prénom et il est parfois évident que certains le regrettent amèrement. La concernant, elle ignore totalement si elle a un jour eut ce regret, mais ce n'est dorénavant plus le cas puisqu'elle a put le choisir elle-même, optant alors pour Avery qu'elle affectionne particulièrement parce qu'il n'est ni trop féminin, ni trop masculin. Pour ce qui est de son second prénom, Emerson, ça vient tout simplement du docteur qui s'est occupé de son cas, ceci étant le nom de famille de ce dernier. Ainsi à son arrivée à l'hôpital, alors que son identité était inconnue de tous, on l'a surnommé simplement Emerson, prénom qu'elle a finalement décidé de conserver en seconde place. Et pour finir, Cobayn car on lui attribue tout simplement des origines purement anglophones et que durant son séjour à l'hôpital elle s'est découvert un gros penchant pour le groupe Nirvana, personnalisant alors le nom du chanteur à sa manière. Sa date et son lieu de naissance restants eux aussi inconnus, les médecins ont décrété qu'elle devait être âgée du début de la vingtaine, lui donnant alors vingt-deux ans au compteur et ayant été admise dans l'hôpital du coin le 12 décembre de l'an dernier suite à son accident le même jour, il est devenu sa date de naissance. Son physique et son accent laissent sous-entendre qu'elle viendrait du continent océanien mais le personnel de l'hôpital n'a pas su être plus précis. Concernant son statut matrimonial, l'absence de bague -ou même éventuelle marque de celle-ci- à son annulaire gauche semblait démontrer qu'elle était célibataire, ce qui est aujourd'hui toujours le cas. Sur le plan professionnel, elle a dans un premier temps ramé pas mal, enchaînant les petits boulots sans jamais en garder un véritablement longtemps. Elle s'est tout de même dégoté une place de serveuse dans un restaurant qu'elle exerce depuis grand nombre de semaines maintenant, ne connaissant pleinement ses propres aptitudes pour faire quoi que ce soit de plus prestigieux.

AVERY EMERSON COBAYN en quelques mots : lunatique, perfectionniste, organisée, douce, dédaigneuse, énergique, maniaque, drôle, sarcastique, jalouse, paranoïaque, fière, souriante, affectueuse, attachante, craintive, intelligente, impulsive, agressive, méfiante, agaçante, susceptible, sensible, parfois trop franche, tactile, bavarde, créative, fêtarde, ambitieuse, assidue, sportive, compétitive, mauvaise perdante, provocatrice, irascible, rancunière, angoissée, critique, persévérante...

QUE PENSEZ-VOUS DE L'AMBIANCE DES RÉSIDENCES ? → Jusque là, je n'ai jamais réellement eut à m'en plaindre. Je n'irais pas jusqu'à dire que tout le monde est adorable, tout beau et tout mignon mais c'est plutôt tranquille dans le coin du moins, pour le moment. POURQUOI AVOIR CHOISI LES STUDIOS AINSWORTH ? → Je ne savais pas trop où aller et mon médecin m'a conseillé ces résidences. Principalement pour sa bonne réputation mais aussi parce qu'il y avait du monde, que je parvienne assez rapidement à entrer dans le moule sans compter le loyer adapté à chaque situation sociale. VOUS ÊTES PLUTÔT DEAN, KELLY OU MONROE ? → Plutôt Monroe. Marilyn était une femme talentueuse et sensuelle, loin d'être une idiote de service en plus de cela. Elle avait tout pour elle, cette éternelle incomprise dont on ne s'intéressait qu'aux courbes. J'ai pour cette icone une profonde admiration. Si elle est aujourd'hui considérée comme mythique, ce n'est absolument pas sans raison. VOTRE VOISIN IDÉAL ? → Je n'ai pas vraiment de voisin idéal en tête. À partir du moment où la personne vivant dans l'appartement d'à côté reste respectueuse et courtoise, je me fiche totalement de ses occupations, sa provenance ou quoi qu'elle soit. Je m'adapte assez facilement au caractère des gens donc tant que l'on ne s'en prend pas à moi, je n'attaque pas non plus et accepte tout le monde. ET LE TAPAGE NOCTURNE ? POUR OU CONTRE ? → Étant plutôt fêtarde dans l'âme, je n'irai pas dire que je suis contre le tapage nocturne mais d'un autre côté, je peux comprendre que certaines personnes aient un emploi du temps chargé et ont par conséquence besoin de repos. Je dirais donc que j'ai un avis mitigé sur le sujet. UN MOT POUR VOS NOUVEAUX VOISINS ? → Welcome home, buddy !

AVERY'S STORY

1. amnesia

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« Elle ouvre enfin les yeux... » Le médecin chargé du cas de la jeune femme était entouré d'internes et autres membres du personnel de l'hôpital. De son côté, la demoiselle qui n'était autre que la patiente revenait à la dure réalité de la vie, non sans mal. Ouvrant les yeux, elle sentit soudainement son corps prit de d'atroces douleurs, ce qui fit grimacer son visage. Effrayée par tout le monde qui l'entourait et dont elle ne reconnaissait pas la moindre tête, elle fit un brusque mouvement pour se redresser dans le lit qui lui avait été attribué, ne faisant qu’accentuer un peu plus la douleur qu'elle ressentait. « Doucement mademoiselle, vous êtes blessée ! N'ayez pas peur, vous êtes dans un hôpital et je suis le dr. Emerson. C'est moi qui me suis chargé de votre cas. » Son coeur battant à la chamade et prise d'angoisse, la jolie blonde regarda alors autour d'elle, sourcils légèrement froncés. Murs blanchâtres, appareils médicaux et personnes vêtues de tenues hospitalières, l'homme qui se tenait très près d'elle ne semblait pas lui mentir même si elle n'était pas amplement sûre de pouvoir lui faire confiance. Remarquant par la suite la multitude de coupures et autres traces qu'elle avait sur les bras, la jeune femme comprit un peu mieux ce pourquoi elle avait mal mais sans plus d'informations. Elle préférait ne pas imaginer ce qui se trouvait son sa tenue de patient, l'état ne devant certainement pas être meilleur. Ne disant toujours rien pour le moment, le docteur Emerson s'assit sur le rebord du lit et sortit une petite lampe de la poche de sa blouse. « Je vais procéder à un examen rapide si vous le permettez, rien qui ne sorte des examens de routine. » Se contentant d'hocher la tête en guise de réponse, la jeune femme se montra docile lors de l'examen. Lumière dans les yeux, vérification des réflexes et compagnie, tout semblait dans l'ordre. « Bien, pas le moindre problème à première vue. Ni votre amie ni vous-même n'aviez vos papiers sur vous ; comment vous appelez vous ? » Son amie ? Voilà qui intriguait la demoiselle qui passa outre cette information qui lui avait été donné pour répondre à la question posée. « Je m'appelle... » Avait-elle commencé, des plus sûres et confiantes avant de s'arrêter brusquement sous l'oeil interrogateur du médecin et des autres personnes dans la pièce. Son nom... Elle n'en avait pas la moindre idée, ni même ne serait-ce de son prénom voire la première lettre de celui-ci. Elle cherchait, elle farfouillait autant qu'il lui était possible dans sa tête mais rien, rien qui ne lui sautait aux yeux comme si c'était une évidence ou ne serait-ce qu'un semblant. À nouveau, la panique s'empara d'elle et son regard se voulut fuyant, incapable de se stabiliser sur quelconque objet. « J-Je... Je ne sais pas... » Passant nerveusement une main dans ses cheveux blonds, elle s’humecta les lèvres rapidement avant d'enfin croiser le regard de celui qui s'occupait d'elle. « Bien, ce n'est pas grave, nous y reviendrons plus tard... Savez-vous quel jour sommes-nous ? Ne serait-ce que le jour, le mois ou l'année ? » S'apprêtant à répondre, elle fut une nouvelle fois dans l'incapacité de le faire. Inconsciemment, son regard balayait la pièce à la recherche de n'importe quel indice qui serait apte à la mettre sur la voie et donc lui apporter une réponse. Jetant un coup d'oeil par la fenêtre, il faisait nuit et était donc incapable de déceler quelle période de l'année il pouvait être. Il faisait plutôt chaud mais était-ce la température ambiante ou bien celle des chauffages de l'hôpital ? Cela n'était pas non plus en mesure de l'aider. « Je suis désolée mais... Je ne sais pas non plus... » Derrière le médecin, une femme prenait des notes à chaque réponse ou geste que faisait la patiente qui fronçait les sourcils, intriguée par ceci même si cela n'étonnait nullement les autres. Certainement était-ce donc normal, que cela faisait parti du protocole à suivre lors d'examen. « Je vois... Vous ne savez pas non plus ou nous nous trouvons ? Je veux dire, le pays où nous sommes actuellement ni même d'où vous venez ? » Le fait qu'elle baisse le regard suffisait amplement pour savoir quelle était sa réponse. Il n'en fallait pas bien plus pour savoir ce qui n'allait pas chez la jeune femme et quel était donc le verdict de ce petit interrogatoire. Elle était atteinte d'amnésie et n'avait apparemment plus aucun souvenir de ce qui pouvait bien précédé de son réveil dans cette chambre. Se sentant tellement impuissante et inutile, le visage de la jolie blonde fut recouvert d'un voile de tristesse et l'on pouvait clairement reconnaître le désarroi dans ses yeux. Soucieux de son état, le médecin ne put que se montrer compatissant et tenter de la rassurer au mieux. « Ne vous inquiétez pas, ce sont des choses qui arrivent après un brutal accident comme le vôtre. Votre amnésie ne peut être que temporaire, vous avez toutes les chances de récupérer votre mémoire, que cela soit prochainement ou que cela mette un peu de temps. Nous allons vous garder en observation ici histoire que vous soyez pleinement rétablie et que votre situation soit un peu meilleure. » De toute façon, où pouvait-elle bien aller ? Nulle part à vrai dire. Hochant la tête une fois de plus, elle regarda le médecin se lever tandis que ceux qui l'accompagnaient quittaient déjà la chambre de la patiente. Se souvenant que le docteur Emerson avait mentionné une certaine amie lors de leur conversation, la jeune femme voulait en savoir plus à ce sujet. Peut-être savait-elle tout ce qu'elle-même ne savait justement pas, qu'elle pourrait lui venir en aide sur ce point-là ? Il fallait au moins tenter le coup, cela ne coûtait absolument rien de faire une tentative. « Docteur... J'aimerais savoir... Cette amie qui était avec moi, est-ce qu'il m'est possible de la voir ? Peut-être qu'elle pourrait justement m'aider pour mon... Ma mémoire ? » Sa requête devait être stupide, les médecins l'avaient certainement devancé en lui posant les questions nécessaires enfin, elle n'en savait trop rien. Le dr. Emerson prit un air entre gêné et compatissant, ne sachant trop comment déclarer ce qui allait sortir d'une manière ou d'une autre de sa bouche. « Je suis navré de vous annoncer cela mais... Elle n'a malheureusement pas survécut. » Certainement aurait-elle dû être triste voire effondrée d'apprendre une telle nouvelle ou encore choquée mais pour dire vraie, elle ne savait absolument pas quelle devait être sa réaction. C'est pour cela d'ailleurs que son visage n'exprima pas d'émotion précise ni distincte, frôlant l'impassibilité. Si une personne avait en réalité perdu la vie durant ce tragique accident qu'avait été le leur, celle qui se trouvait encore en vie dans ce lit d'hôpital ne voyait que sa chance d'obtenir les réponses à ses questions s'envoler.

2. centerfold

COBAYN ❀ back in black. Gleroun2-10offcentre

« Vous allez bien mieux maintenant, je pense que rien ne vous oblige à rester ici plus longtemps maintenant. » Ayant dit cela avec une telle aisance et sans peser le poids de cette annonce, le dr. Emerson devait très certainement s'attendre à ce que la nouvelle soit prise avec joie car enfin, la jeune femme allait pouvoir mettre les voiles. Seulement il avait eut tout faux. « Quoi ?! Vous plaisantez hein ?! » Peut-être cela était-il un peu excessif de la part de la jeune femme mais à sa place, il y a de fortes chances que vous en auriez fait autant. Levant les yeux de son dossier, il regarda sa patiente avec étonnement avant de lâcher un long soupire sans mauvaises intentions. « Écoutez Avery, vous n'avez à présent plus besoin de soins médicaux malgré que vous devrez toujours avoir un suivi psychologique mais autrement, plus rien ne vous contraint à rester ici, dans cet hôpital. » Sans oublier qu'elle devait aussi libérer le lit qu'elle occupait étant donné que d'autres comme un charmant sexagénaire par exemple qui sortirait d'une opération de la prostate... Ou quelque chose de plus classe, espérons le. Avery -prénom qu'elle s'était choisie au bout de sept jours passés entre ces murs- soupira à son tour et plongea son regard vert dans celui de son interlocuteur. « Et ce serait pour aller où ? Pour rejoindre qui ? Pour faire quoi ? Honnêtement docteur, donnez-moi une bonne raison qui pourrait me pousser à partir d'ici, de passer les portes de l'établissement. » Le docteur Emerson devait certainement se douter que si elle tenait tant à rester ici et à vouloir une bonne raison de partir, ce n'était pas pour admirer plus longtemps les murs blancs de l'hôpital ni même occuper un lit peu confortable quelques nuits de plus voire de profiter de la nourriture peu gastronomique de la cafétéria de l'établissement. « Une fois sortie vous ne vous retrouverez pas confrontée seule à ce qu'il y a dehors. Pour les personnes dans votre situation, des aides sont prévues. Doucement, on vous réintégrera à la société et un logement sera à votre disposition pour que bien sûr, vous ne soyez pas à la rue ainsi qu'une aide pour la recherche d'emploi. » Elle se doutait bien qu'elle ne serait pas livrée à elle-même mais Avery ne pouvait s'empêcher de ressentir cette angoisse d'affronter ce qui se trouvait hors de cet hôpital. Deux semaines s'étaient écoulées depuis son réveil et durant ces deux semaines, personnes n'avaient cherché à savoir ce qu'elle était devenue, pas une seule personne n'avait appelé pour savoir si elle était bel et bien là, si quelque chose lui était arrivé, si elle allait bien... Absolument rien. Sur tous les habitants vivants sur cette planète, ne manquait-elle à personne, pas la moindre petite vie ? Non. Et dans la situation qu'était la sienne, c'était très certainement cela le plus douloureux, de n'être réduite qu'au statut de véritablement personne. Elle ne savait pas qui elle était et personne n'était apte à le lui dire car personne ne la cherchait. Elle était là, en Californie, coincée dans cet État dont elle ne connaissait rien mais ne pouvait ou du moins ne voulait en partir car qu'importe où elle se trouverait, cela lui serait tout aussi inconnu. Puis ici au moins, elle avait un minimum de repères... Bon d'accord, dans l'hôpital seulement mais c'était toujours ça de gagné. Avery pourrait toujours revenir voir le docteur Emerson ou encore les membres du personnel qu'elle connaissait presque sur le bout des doigts histoire de garder un peu de familiarité avec ce qui l'entourait, ce genre de petite chose alors qu'en partant, elle perdrait ce qu'elle avait acquit en deux semaines et même si cela semblait peu, c'était déjà beaucoup pour une personne comme elle. Contrainte néanmoins à ce départ à zéro, combien auraient souhaité pouvoir en faire de même, oublier les erreurs du passé, ne plus avoir le moindre regret ? Une sorte de seconde chance à saisir pour refaire peau neuve, tout reprendre et ainsi faire un parcours sans faute. Beaucoup devaient en avoir envie mais était-ce le cas de Avery ? Elle n'en avait pas la moindre idée justement. Peut-être devait-elle justement arrêté de voir l'aspect négatif de toute cette histoire et enfin apprendre à en voir le bon côté plutôt que de s'enfoncer dans cet état d'esprit qui lui déplaisait tant car elle avait beau ne se souvenir de rien, elle avait la sensation de ne pas se reconnaître dans la fille pessimiste et morne qu'elle était aujourd'hui, que ce n'était tout simplement pas ce qu'elle avait coutume d'être. Autant se raviser et se voiler un peu la face plutôt que de se terrer un peu plus. Soupirant une nouvelle fois depuis le début de leur conversation, Avery regarda à nouveau le docteur Emerson. « Je pense que dans tous les cas, que je le veuille ou non, il faudra que je m'en aille... Donc c'est d'accord, je prends le peu d'affaires que j'ai et quitte l'hôpital. J'aimerais tout de même rester sur Santa Clarita si possible, je préférerais rester là où j'ai un semblant de familiarité. » Elle capitulait donc, s'autorisant enfin à avancer, ce qui fit sourire le médecin. Puis son accident s'était produit dans le coin alors il n'y avait certainement pas meilleure place pour trouver les réponses aux nombreuses questions qui lui torturaient l'esprit depuis deux bonnes semaines déjà.

3. breakaway

Santa Clarita. Cette ville était tout simplement irréprochable sur tous les points. Plutôt calme et paisible, des habitants le plus souvent agréables à vivre, un paysage loin d'être désagréable, Avery avait très certainement bien choisit le lieu où rester. Oui, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce lieu un coin où l'on pouvait se sentir chez soi mais cela n'empêchait que la jeune femme gardait en elle cette sensation de n'être ici qu'une étrangère. Elle n'avait ici aucune famille et elle se demandait même comment son chemin avait pu un jour croiser le chemin de Santa Clarita six mois auparavant. Cherchant inlassablement des réponses à ses questions, comment reconstituer un puzzle quand il nous en manque toutes les pièces ? Continuant malgré tout ses recherches, elle était parvenue à s'intégrer aux habitants des résidences Ainsworth et portait même l'étiquette de l'amnésique du coin, ce qu'elle ne pouvait blâmer car c'était tout simplement véridique. Si elle s'était attachée à ce petit coin, elle savait pertinemment que sa place n'était pas ici, elle le ressentait. L'attendait-on ailleurs ? Intérieurement, elle l'espérait. À son âge, elle ne pouvait pas redémarrer toute une vie comme si elle était venue au monde la veille, cela semblait tout simplement improbable non ? « Bonjour Avery ! » La jeune femme se redressa légèrement, laissant son regard venir à l'encontre de la personne qui l’interpellait. « Bonjour mme. Summerfield ! » Répondit-elle avec un grand sourire tout en agitant la main à sa vieille mais pas moins adorable voisine qui partait faire ses courses comme chaque jeudi matin. Avery... Qui était-elle réellement ? Celle que la jeune femme était à présent ou bien une simple imposture vivante ? Elle restait toujours dans l'incapacité d'y répondre malgré ses séances hebdomadaires chez un psychologue depuis six mois ; sa mémoire restait perdue. Elle avait beau faire tous les efforts possibles et nécessaires, cela menait toujours au même point : nulle part. Peut-être ne retrouverait-elle jamais ce passé qu'était le sien qu'elle avait terriblement envie de connaître tout en l’appréhendant par la même occasion. Et si sa véritable identité, si elle venait un jour à la découvrir, ne lui convenait tout simplement pas ou plus ? Une personne qu'elle ne désirerait être en tout point, une personne qu'elle serait capable d'haïr. Il y avait tant d'options possibles et elle pouvait être n'importe qui ayant fait dans sa vie n'importe quoi. Criminelle elle n'était pas ou du moins, criminelle attrapée, ne figurant pas dans les fichiers de la police. Cette option restait donc ouverte jusqu'à totale preuve du contraire. Peut-être était-elle tout simplement quelqu'un de bien, ayant des valeurs morales exemplaires et un comportement qui l'était tout autant. Peut-être avait-elle milité pour des choses qui lui aurait tenu à coeur comme la préservation de la planète ou encore pour la défense des animaux si ce n'était autre chose. Ou peut-être était-elle justement le parfait contraire de tout cela, une petite garce manipulatrice et profiteuse à souhait, abusant de la gentillesse et naïveté d'autrui sans vergogne. Ou pire encore, peut-être n'était-elle tout simplement personne. Voilà pourquoi elle était tout aussi pressée qu'effrayée à l'idée de savoir qui elle était réellement : parce qu'elle pouvait être absolument tout et rien à la fois. « Y en a qui peuvent se permettre de glander hein ! » Avery leva les yeux au ciel à l'entente des paroles du jeune Brett, enfant d'une famille voisine et qui trouvait toujours le moyen de se plaindre des cours, se faisant prier par ses parents qui devaient presque le jeter dehors pour qu'il dédaigne aller au lycée. « Ah si tu savais Brett ! En plus aujourd'hui, c'est journée de congé alors au programme : rester les doigts de pieds en éventail à siroter une boisson fraîche tout en me dorant la pilule au soleil. Et toi alors, journée de cours si je ne me trompe pas ? » Elle ne disait pas cela méchamment mais ne faisait que le taquiner comme à chacune de leurs rencontres, toujours prête à le titiller un peu tellement c'était facile à faire et si dans un premier temps il prenait la mouche, Brett finissait toujours par en rire bien qu'un peu amère. « Graaa ! Je te déteste sale blondasse ! » Si ça ce n'était pas de l'affection pure et dure alors la jeune femme ne saurait dire de quoi il s'agissait vraiment ! « Toujours aussi doux et poétique, je t'aime très fort aussi Brettounet ! » L'adolescent de quinze ans lâcha encore quelques jurons que la jolie blonde n'écoutait déjà plus, se laissant rire face à l'attitude de celui qui avait été son interlocuteur. Il fallait voir le bon côté de tout cela, être Avery n'était vraiment pas une mauvaise chose ou du moins, la principale concernée n'avait vraiment pas de quoi se plaindre de cette nouvelle vie qui lui avait été offerte six mois plus tôt. Si elle restait toujours en quête de réponses, rien ne l'empêchait néanmoins de savourer ce qu'elle vivait à présent sous cette nouvelle identité.

CLOCKWORK ORANGE

• Âge : Nineteen years old. • Commentaire : Prosternez-vous à mes pieds, the queen is there • Présence : Un passage quotidien, ne serait-ce que rapide, devrait être possible. • Code : Quelque part, dans le règlement