Pour une fois, Isobel se risqua en dehors de son appartement, non pas pour travailler, mais pour participer à un vide grenier. Enfin, pour voir ce qu’il y avait en vente ! Parce que la demoiselle n’avait pas grand-chose dans son appartement. Le strict nécessaire pour vivre. Sa sortie d’hôpital ne l’avait pas aidée à se sociabiliser. On l’avait jetée hors de la clinique après des mois d’hospitalisation, et elle devait apprendre à vivre seule, elle qui vivait avant avec ses parents… Un jour, elle les retrouverait. La jeune femme, habillée d’un jean noir et d’une chemisette blanche, se risque près de la piscine. Il y avait pas mal de monde. Elle afficha un petit sourire, contente de voir du monde. Mais sa timidité l’empêchait d’aller parler à ceux qu’était ses voisins. Alors elle se faisait toute petite, errant sur les stands des gens qui clamaient des prix de telle lampe, ou de tel tableau. Elle regardait, ayant prévu quelques billets mais seulement si elle avait un coup de cœur. Son métier de Pianiste ne lui rapportait pas gros pour le moment, n’étant pas connue ni même se lançant dans une carrière réellement. Elle se contentait de son petit show à l’école du coin, et des cours qu’elle donnait pour des 12-16 ans. Isobel s’arrêta devant un stand où il y avait des dizaines et des dizaines de babioles. Elle afficha un sourire enfantin en voyant tout ça puis elle saisit une petite figurine, amusée, quand une main saisit la même qu’elle. Les joues légèrement rouges, elle leva la tête vers cette personne :

« Bonjour… Heu je… Je vous la laisse. »

Isobel adorait les figurines. C’était toute une enfance avec son frère, tous pleins de souvenirs. Eux deux jouant avec les imitations de superman et de wonderwoman, comme s’ils allaient sauver la ville en lego system attaquée par le grand méchant king kong en peluche. C’était une partie de son enfance, oui. Là, c’était des figurine représentant des Marvel, celle que la petite blonde avait prise en même temps que le jeune homme était une sortie de X-men. Elle avait lâché la petite figurine de suite, n’aimant pas gêner les gens. Elle commença à regarder les autres, curieuse de voir la collection du vendeur quand le jeune homme lui adressa de nouveau la parole. Elle posa son regard bleuté sur lui, les joues légèrement teintés de rouge, les yeux écarquillés de surprise :

« Pour moi ? Han, merci beaucoup monsieur ! »

Et la jeune femme lui fit un petit calin, passant ses bras autour de lui avec une telle simplicité et d’un naturel que ça semblait perturbant. Oui, pas tellement de gêne, Isobel n’avait aucune barrière avec les gens, même avec les inconnus. Elle se recula avec un grand sourire puis dit :

« Moi c’est Isobel… Vous habitez dans le coin ? Allez, pour vous remercier, je vous offre quelque chose à boire ? »

Après tout, il lui avait offert une figurine, elle pouvait bien lui offrir de quoi se désaltérer par cette chaude journée.

Elle était d’un naturel tellement simple, tellement ailleurs que c’était difficile de la contrarier. Elle était aussi très surprenante, avec des réactions bizarres mais une fois qu’on la connaissait, ça passait tout seul. La jeune fille afficha un petit sourire à Aedan. Elle le détailla quelques secondes du regard, avant de tourner le regard, souriante. C’était un bel homme, elle ne pouvait pas le nier. Le genre à déjà avoir quelqu’un dans sa vie.

« Bâtiment Monroe ? Je n’y suis jamais allé… En même temps, je n’ai pas de raison d’y aller, c’est tout aussi bête ! J’ai hésité entre les deux résidences ! Mais la piscine m’a fait de l’œil… »

Dit-elle avec un sourire amusé. Et pourtant, elle n’y avait pas encore mit un pied, dans cette fameuse piscine, mais elle aimait savoir qu’elle était là. Elle fit une petite moue contrariée quand il lui répondit, avant de froncer les sourcils avec un air malicieux dessiné sur le visage :

« Je me vengerais, Aedan, je me vengerais, et vous ne le verrais pas venir… Mais j’accepte pour la boisson, c’est si gentiment proposé ! »

Elle esquissa un sourire et regarda la figurine, un sourire satisfait sur le visage. C’était gentil de sa part, mine de rien, il ne la connaissait pas du tout. Elle commença à marcher, en direction de la buvette mise en place un peu plus loin avant de dire :

« Ca fait longtemps que vous habitez ici ? »