Une nouvelle matinée pointait le bout de son nez sur la belle ville de Santa Clarita alors que les rayons d'un soleil déjà bien éblouissant traversait les épais rideaux de la chambre d'une jeune fille, se réveillant lentement mais surement en sentant ces derniers caresser son visage pâle. Briséis de son nom – et non pas Bridelight comme un abruti osé l'appeler (
) - se réveillait d'un sommeil pas si paisible que cela mais qui pour une fois depuis quelques mois avait au moins le mérite d'avoir été complet. Se levant de son lit en attrapant son peignoir qu'elle enfila sans faire de bruit, elle quitta la pièce pour aller toquer à l'entrée de celle de sa sœur qui ne répondit pas. Un peu inquiète, elle entrebâilla la porte pour passer sa tête et voir que la chambre était vide et se rendre à l'évidence que Neela était visiblement déjà partie. En même temps, a en croire les 14h qui s'affichait sur l'horloge murale, ce n'était pas si étonnant que ça. La brunette n'était habituellement pas du genre à trainer dans son lit mais visiblement, ce jour là elle avait fait une exception. Et visiblement, elle n'était pas la seule à entendre les ronflements (
) qui sortaient de la chambre de l'espèce de rustre qui leur servait de garde du corps, ce qui la fit rouler des yeux. Mais a quoi pouvait-il bien servir? Autant dire qu'il lui sortait littéralement par les yeux même si une partie d'elle, qu'elle repoussait un peu plus difficilement chaque jour lui disait le contraire. M'enfin bref, se fustigeant mentalement d'avoir déjà perdu trop de temps à penser à un imbécile, elle s'apprêtait à reprendre le chemin en sens inverse quand une idée des plus malicieuses naquit dans son esprit. Ce qu'il fallait savoir en premier lieu c'était que dans cet appartement, une guerre s'était déclenchée entre l'aristocrate et son soi-disant 'protecteur' et qu'entre eux, tous les coups étaient permis. Et que ce matin, elle allait mettre une nouvelle fois un peu d'huile sur le feu en s'en prenant une nouvelle fois à la tête à claques encore endormie. Se dirigeant d'un pas tranquille vers la salle de bain, elle en sortit une boite de somnifères dans laquelle elle piocha une quantité suffisante de cacher pour endormir un éléphant avant d'avoir un petit rire et de repartir en direction cette fois ci de la cuisine. En effet, s'il y avait bien une chose que la Grimaldi avait remarqué au sujet de Leary O'Malley, c'était que ce dernier ne démarrait jamais la journée sans une bonne tasse de café
et c'était aujourd'hui ce qui allait le perdre. En préparant donc et se servant un bol de ce dernier pour elle-même, elle versa le contenu de sa petite expédition dans la salle d'eau dans ce qu'il restait, ravie à l'idée d'endormir ce gros matou pour un bon moment et avoir son après-midi sans que ce dernier ne lui colle aux basques. En tant normal, cette brave Briséis n'était pas si machiavélique mais Leary O'Malley avait le don de réveiller certains instincts en elle qui la poussait à de telles extrémités. Pas que de cette nature par ailleurs mais pour les autres, elle préférait les nier de tout son être et les museler tout au fond de son cœur Et pour le moment, c'était sur son méfait qu'elle préférait se concentrer, faisant le plus de bruit possible alors qu'elle préparait son petit déjeuner dans le but de réveiller le garde du corps, ce qui sembla réussir puisqu'à peine eut-elle posé ses fesses sur sa chaise pour commencer à manger que ce dernier montra enfin le bout de son nez, Briséis se contentant d'un lever de sourcil en guise de bonjour alors qu'elle mordait tranquillement dans une de ses tartines. Bien sur, l'échange de piques commença très rapidement mais l'étudiante avait une longueur d'avance sur son adversaire, et elle seule le savait. Mais elle prenait bien garde à ne pas le montrer histoire que son plan se déroule comme elle l'avait prévu et que son vis à vis ne se doute de rien quant à ce qui l'attendait. Et ce fut quand ce dernier retomba sur la table en recommençant à ronfler (
) qu'elle laissa sortir le rire qui menaçait depuis un petit moment de passer la barrière de ses lèvres. Se relevant, elle partit un instant dans le salon pour aller chercher un marqueur et s'amusa à dessiner sur le visage de ce dernier avant de prendre tout un tas de photos d'eux deux, en laissant volontairement un jeu sur la table pour énerver le jeune homme encore un peu plus qui tomberait dessus à son réveil quelques heures plus tard. Puis finalement, décidant qu'il serait bien dommage de ne pas profiter d'une si belle journée de liberté pour sortir.
Elle passa donc l'après-midi à flâner dans les rues de Santa Clarita et voir quelques amis, et ce n'est qu'aux alentours de 19h qu'elle se décida de rentra et qu'elle ne fut pas sa surprise en retrouvant le jeune homme toujours endormi. Riant de nouveau en voyant cela, elle partit dans sa chambre pour enfiler son maillot de bain blanc et par dessus une robe de plage de la même couleur (
) avant de prendre une serviette et un bouquin pour repartir en direction de la piscine de la résidence où, s'allongeant sur un transat, elle commença à relire « Orgueil et Préjugé », son livre favori. La nuit commençait à tomber alors qu'à l'horizon le soleil était entrain de se coucher mais cela ne gênait pas outre mesure la jeune femme qui de toutes les manières avait toujours préférée cette dernière au jour. Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais elle s'y sentait mieux. Et puis l'endroit, bien que faiblement éclairé, l'était suffisamment pour qu'elle puisse bouquiner tranquillement. Ce ne fut d'ailleurs qu'au bout d'une heure ou deux – elle n'avait pas vraiment fait attention au temps – qu'elle entendit des pas dans sa direction et qu'elle releva alors sa tête pour voir qui pouvait bien venir ici en cette heure tardive et c'est tout naturellement qu'un sourire moqueur et goguenard naquit sur ses lèvres quant elle reconnut son garde du corps qui devait avoir fini par se réveiller.
BRISEIS - «
Ce transat est déjà occupé O'Malley si vous souhaitez piquer un petit somme au lieu de travailler, je crois que vous en trouverez d'autres un peu plus loin... Oh a moins que vous ne soyez venu ici pour prendre votre unique bain mensuel, dans ce cas là je vous prierai de le faire ailleurs que dans les parties communes, je ne voudrais pas devoir expliquer à mes voisins que la piscine est devenue inutilisable à cause de la crasse accumulée par mon soi-disant employé. »
Au moins, on pouvait dire que le ton était donné. A peine arrivé qu'elle le provoquait déjà mais elle savait qu'il ne demandait que ça d'une certaine manière puisqu'en venant la voir, il savait que c'était alors à quoi il s'exposait avec elle. Certains auraient été plus que surpris de voir Briséis avec autant d'aplomb et de répartie, elle qui avait été malmenée dans sa jeunesse – parfois encore aujourd'hui en raison de sa candeur et de sa trop grande gentillesse – mais c'était comme ça. En présence de l'irlandais, le petit ange devenait un véritable démon qui s'en donnait à cœur joie, surement pour compenser tous ces autres instants de brimades qu'il était contraint de subir. Pauvre petit. Et ce dernier qui accentua le sourire sur les lèvres de la monégasque alors que toujours allongée sur son transat et sans quitter le garde du corps des yeux, elle croisait ses jambes l'une sur l'autre en refermant son livre, prête s'il le fallait à entamer une de leurs fameuses joutes verbales.